Avec la récente tempête de neige à Paris, les gens parlent des responsabilités des autres, et surtout de ce que le gouvernement aurait dû faire.
Aujourd’hui, je me concentre sur ce que je peux faire différemment et sur ce que j’ai appris du management grâce aux 20cm de neige dans notre jardin.
Nos buissons décoratifs s’élèvent d’habitude fièrement à 1 mètre de haut. Chargés de neige, ils dépassent à peine le niveau du sol.
Se rendre au travail signifie braver la neige et la boue, qui, si elles ne sont pas dégagées le soir venu, nous condamnent à glisser et à patiner. ((J’aime la photo ci-dessus de Christophe Jacrot prise devant la Samaritaine. Découvrez d’autres de ses belles photos de Paris sous la neige ici.)
Voici ce que j’ai (ré)appris sur le management face à la gestion de mes plantes et de mon chemin.
1. Eliminer les Fardeaux Inutiles
Les branches gelées et chargées de neige atteignaient leur point de rupture. Retirer les tas de neige leur donne une chance de survivre.
Elles avaient à peine besoin d’aide : quelques secousses et simplement sortir les branches enterrées sous les flocons.


Quels genres de fardeaux sont mis sur le dos des employés au travail ?
- Critiques négatives
- Ragots
- Disponibilité estimée à 24h/24, 7j/7
- …
Regardons de plus près l’impact que peut avoir la négativité et comment en diminuer la charge.
Critiques Négatives
Chaque flocon de neige transit de froid et alourdit minutieusement. C’est leur accumulation qui cause des dégâts. Tout comme la plupart des critiques que l’on donne et que l’on reçoit.
Un « Encore en retard ? » dit devant tout le monde.
« Pourquoi tu as fait ça comme ça ? » (concernant le format de la présentation ou les devoirs écrits en violet ou le poulet au four plutôt que frit)
Les questions qui commencent par « Pourquoi » mettent souvent les gens sur la défensive. L’intention derrière la question est souvent « Pourquoi tu n’as pas fait les choses à ma manière ? »
« Tu n’as pas fait…. ? »
Les vingt grandes réussites passent sans même une remarque. Seule la tâche qui reste à finir est soulignée.
« Oui, mais… » qui signifie en fait « Non. Et je n’écouterai pas. »
Pris à part, chacun de ces commentaires semble anodin. « Tu dramatises ! »
C’est une autre histoire quand on en a entendu une centaine en moins d’une semaine.
PASSER LE TEST DE LA CRITIQUE
Découvrez si VOUS êtes celui qui inflige des petites piques de façon régulière !
Invitez un collègue, un ami, ou un membre de votre famille à vous écouter et à noter à la fois vos remarques réprobatrices et celles encourageantes. Au moment d’écouter leurs retours avec bienveillance (sans être sur la défensive), on découvre beaucoup de choses sur soi-même et notre relation s’en retrouve renforcée, notamment par la confiance.
Si vous tendez à souligner de manière démotivante les erreurs, il est plus agréable de s’en rendre compte grâce à une personne que l’on a choisie plutôt que pendant une entrevue formelle !
DEGAGEZ-VOUS DES CRITIQUES NEGATIVES
Apprenez vite et montrez-vous flexibles avec les autres.
EVITEZ DE PRENDRE LES CRITIQUES TROP PERSONNELLEMENT
Quand j’ai secoué les branches flexibles, elles ont facilement laissé tomber leur couche de neige. Les branches d’arbre rigides, elles, conservaient leurs monticules de neige.
Est-ce que vous insistez pour dire que vous avez raison ? Que votre point de vue est LA SEULE perspective VALIDE ? Soyez flexible. Soyez curieux.
« Aide-moi à comprendre. A quoi ressemblerait un excellent compte-rendu ? »
« Si je devais faire… et…., serait-ce satisfaisant ? Si non, qu’est-ce qui manque ? »
« J’entends que tu n’es pas satisfait. Sur une échelle de 1 (mauvaise) à 10 (excellente), quelle note donnerais-tu à la qualité de ce travail ? »
RECHERCHEZ DES RETOURS BIENVEILLANTS MAIS EGALEMENT FRANCS
Il peut y avoir de la vérité dans la critique. Avez-vous la réputation de tendre vers la lenteur ou l’intemporalité ? Cachez-vous votre travail jusqu’au dernier moment afin que vos collègues ne soient pas au courant de vos choix au fil de l’eau ?
Renseignez-vous. Recherchez des retours directement de quelqu’un qui vous apprécie en tant que personne.
Ces branches avaient en effet besoin d’être secouées pour que la neige en tombe.
Quand un ami m’a dit d’arriver 10 minutes en avance, et non pile à l’heure, j’ai compris que la ponctualité faisait partie des choses que je pouvais améliorer.
2. Utiliser les Ressources Disponibles
Puisque Paris est rarement sous la neige, je n’ai pas les équipements nécessaires pour pelleter le trottoir et déneiger la voiture.
Pourtant, le travail doit quand même être fait.
J’ai donc sorti le râteau, le balais et la poubelle en métal. Ce ne sont clairement pas les outils idéaux pour dégager la neige, pourtant leur disponibilité les ont rendus optimaux pour moi.
Il y a des années, alors que j’allais recevoir mon diplôme de la Harvard Business School, un groupe d’étudiants et moi avons passé deux semaines au Pérou dans le cadre d’une mission humanitaire pour construire un trottoir pour une école qui enseignait des compétences techniques à des survivants de la polio. Dans cette ville de la jungle faite de routes de terre, notre trottoir allait permettre aux élèves d’accéder aux salles de classe pendant la saison des pluies.
Le manager en charge de la construction, un homme à la peau tannée qui me paraissait antique alors qu’il devait probablement avoir une quarantaine d’année mais avait âgé prématurément en raison de ses conditions de vie difficiles, m’a chargée de niveler le terrain. Quel outil serait le plus adapté pour générer le résultat attendu : la pelle plate à manche court, la pelle rouillée aux bords arrondis, ou le bâton ? L’HUILE DE COUDE !
Un outil fait UNE différence. La manière dont on l’utilise fait TOUTE la différence.
3. Travailler par Couches
Armée d’outils imparfaits, j’ai découvert que la technique la plus efficace consistait à travailler par couches : d’abord racler, puis pelleter à la main, et enfin balayer la neige selon les besoins. Chaque étape rendait la suivante possible. J’ai essayé de commencer par le balayage à la main, mais sauter une étape n’a servi qu’à me casser le dos !
D’un point de vue professionnel, je me concentre également sur le fait de travailler par blocs dans mes classes de formation. Enseigner un concept avec de la théorie, puis partager un exemple, ensuite introduire des perspectives diverses via un jeu de rôle ou une activité, et enfin inviter chaque participant à partager une leçon essentielle et ainsi s’approprier son apprentissage.
C’est comme le tiramisu : une combinaison de couches différentes mais complémentaires que l’on répète. Ensemble, elles créent un délice.
Essayez les blocs dans vos relations personnelles mais aussi professionnelles. Quand un enfant refuse de faire ses devoirs, les parents abordent souvent le problème de la même manière, encore et encore. Hausser le ton. Hausser encore plus le ton. FAIS-LE MAINTENANT.
C’est ré-investir dans la stratégie perdante.
Considérer ces outils et couches additionnels :
- Ventilez le travail en plus petites tranches
- Asseyez-vous près de votre enfant avec votre travail pendant qu’il fait le sien
- Initiez une conversation (un échange véritable) sur la valeur qu’il donne à l’école. Essayez ces questions qui appellent à la discussion :
- « Décris ce que serait ta vie si tu arrêtais maintenant l’école… » En quoi elle serait différente si tu finissais le lycée… ou l’université ? »
- « Qu’est-ce qui t’embête le plus avec les devoirs ? »
- « Donne-moi un avantage de faire son travail pour l’école ? »
- « Si tu n’avais pas de devoir à faire, comment utiliserais-tu ton temps et ton énergie ? »
- Elaborez des notes pour célébrer les réussites
- …
Cette tempête de neige parisienne m’a inspirée. Que pensez-vous de ces leçons de vie tirées de l’actualité ? Dites-le-moi dans les commentaires.
Photo de couverture de Christophe Jacrot, Tiramisu de LaBombacha